Arrivée de Boursiero

Après de longues journées presque entièrement reclus dans ses appartements à Blois, cloisonné dans son bureau, feuillant ci et là à la fois des archives, à la fois commençant ses nouvelles responsabilités en Orléanais. Le jeune homme avait soudain relevé la tête de sa paperasse et peu à peu, il prît conscience de la situation.

Aussitôt il sortit d’un pas vif, attachant avec hâte un ruban à sa chevelure. Un fois habillé et préparé, il donna quelques instructions aux servants de son hostel particulier, du fait de son absence de quelques semaines.

Déjà une semaine s’était écoulée avant qu’il n’arrive en terre Dauphinoise, qu’il connaissait bien, un léger frisson le parcourai alors à la vue de la Capitale, où il fît une brève halte avant de se rendre à Vienne, pour les funérailles de sa marraine.

Il se devait d'aller voir son parrain dans le Duché d'Hostun et son arrivée fût accompagnée d’une pluie battante, l’eau ruisselant encore sur son visage et sa chevelure. Il descendit de sa monture alors qu’un léger frisson le parcourai, puis il alla frapper trois grands coups contre la porte de la barbacane.

Jean Eudes était venu le faire prévenir de l'arrivée de son filleul et vassal en ses terres d'Hostun. Charles était donc allé l'accueillir comme il se devait, mandant à un écuyer de mener la monture du Seigneur de Saint Nazaire en Royans aux écuries.

"C'est un bonheur que de recevoir ta visite en ces lieux mon ami. Je t'en prie, tu es ici chez toi comme à Rochechinard, entre et mets toi à ton aise."

Son parrain vint l’accueillir lui-même, il porta la main sur son épaule, sorte d’accolade. Il donna les rênes au palefrenier, continuant à marcher dans la cour du Castel.

"Charles… mon ami… c’est toujours un plaisir de venir de voir tu sais…" baissant un peu la tête le temps d’un silence, avant de se tourner vers son parrain.

"Il n’y a pas de mots je crois pour évoquer la peine, et la souffrance… alors… hé bien, j’ai pensé que venir moi-même te voir… enfin… tu sais que tu as mon soutien… mais… je tenais vraiment à te l’apporter…"

A la fois gêné, et dans la peine, se souvenant encore de la Dame de Macquart ainsi que son ami tous deux disparus…

"Je vais rester quelques jours en Dauphiné, n’ayant pas encore de responsabilités dans l’Orléanais… si tu as besoin de quoique ce soit, je t’en pris Carnil… dis-le-moi…"

Après un bref dans de silence, il rajouta.

"Je sais que je n’étais pas là quand il aurait fallu… je le regrette et je n’ai d’excuses…"

» Hommages de Sakamps et de Boursiero