Quand point à la herse le bout d'une (li)corne...

La majestueuse licorne Nombre de messages : 9 Date d'inscription : 29/09/2008

Un pli cacheté à la cire bleue. Si caractéristique.
Il avait mis la Damoiselle d'Avencourt en joie, ce qui n'était pas vraiment un luxe, ces dernières semaines.

Deux jours à peine après l'arrivée de la missive, le départ avait été donné. Pendant toute la durée du trajet qui la mènerait des ses terres guillestrines à l'imposant castel d'Hostun, Aliénor avait réfléchi à la raison qui avait conduit à l'envoi de cette invitation. François avait pris soin de ne pas évoquer de manière précise le sujet dont il voulait l'entretenir. Pourquoi faisait-il tant de mystère ? Cela éveillait la curiosité naturelle et malicieuse de la blondinette.

Etrange pouvoir que celui qu'avait le duc d'Hostun sur sa vicomtale petite personne. Lorsqu'elle pensait à lui, qu'elle lui écrivait ou qu'elle était en sa compagnie, elle se sentait le droit de rire, de bouder faussement, d'être taquine voire capricieuse. En un mot d'être elle-même. Ce n'est qu'en la présence de François qu'Aliénor parvenait à chasser de son coeur et de son esprit la douleur, la colère et la soif de vengeance.

D'ailleurs, elle était tout sourire lorsque le cortège s'immobilisa devant la herse du castel ducal.

- Sa Seigneurie Aliénor d'Avencourt, Vicomtesse de Guillestre et Baronne de Saint-Firmin pour Sa Grâce le Duc d'Hostun !
claironna le laquais à l'attention du garde.
Une petite frimousse se glissa hors de la voiture pour rajouter impérieusement.

-Je suis attendue par ton maître aussi presse-toi veux-tu ? Il fait froid.

La herse se souleva, le cortège s'engouffra dans la cour.

Une fois sortie, Aliénor se tourna, impatiente, vers le quidam qui l'avait aidée à descendre.

- Eh bien ? Ou puis-je trouver François ?

Garde Nombre de messages : 6 Date d'inscription : 10/10/2007

Le vieux sergent d'armes était en plein inspection des murailles lorsqu'il vit au loin un convoi en approche. Il savait que son Seigneur attendait de la visite, celle de la jeune Vicomtesse de Guillestre que Jean Eudes avait vite pris en affection. Ravi, il rejoignit la garde afin d'accueillir Aliénor. Il n'eut guère longtemps à patienter avant que son annonce ne soit faite, il eut en effet juste le temps de féliciter les deux hommes en faction pour leur tenue irréprochable.

- " Sa Seigneurie Aliénor d'Avencourt, Vicomtesse de Guillestre et Baronne de Saint-Firmin pour Sa Grâce le Duc d'Hostun ! claironna le laquais à l'attention du garde. "

- " Je suis attendue par ton maître aussi presse-toi veux-tu ? Il fait froid. "

Un large sourire se dessina sur les lèvres du vieux guerrier. Elle trouvait toujours le moyen de l'amuser. "Pour sur, beaucoup de gaieté apporterait-elle en ce domaine" se dit-il. Son intuition l'incitait à croire que ce dernier serait sien un jour.

- " Sa Vicomtale Seigneurie est bienvenue en terres hostuniennes ! Mon Seigneur, François de Macquart, attendoit vostre gracieuse arrivée. Nul doute qu'il doit s'impatienter, aussi m'en vais-je le prévenir moi mesme. Messer l'intendant que vous voyez accourir va vous mener au salon. Un écuyer va s'occuper de vos montures ainsi que de vostre voiture. "

Jean Eudes claqua deux fois dans ses mains afin que les hommes du duc se pressent. Il ne fallait en aucun cas faire patienter la ravissante jeune damoiselle. Quant à lui, il se rendit dans la salle de travail du héraut d'armes, qui était plongé dans un des vélins encombrant son bureau.

Toc-Toc-Toc...Toc-Toc

- " Entre Jean Eudes je t'en prie. "

Le sergent poussa lentement la porte dont les sculptures le fascinait toujours autant. Une fois sur le seuil, face à François qui avait relevé la tête, il s'inclina légèrement.

- " Mon Seigneur..." entama-t-il.

- " Je t'en prie Jean Eudes, tu m'a déjà salué avant ma leçon sur les armes lourdes, une fois suffit je t'en conjure. Que me veux tu? "

- " Bien Mon Seigneur. Il s'agit de vostre convive, elle vient d'arriver. "

Le visage de François s'adoucit, et un large sourire naquit sur ses lèvres.

- " Grande nouvelle que voici ! Que tous soient occupé à la qualité de nostre accueil et de nostre réception. Je tiens à ce qu'Aliénor se sente icelieu chez elle. Entends-tu Jean Eudes? Je compte sur toi pour transmettre mes directives.

- " Il sera fait selon vos attentes Mon Seigneur. "

- " Fort bien. Fais moi penser la prochaine fois de m'entretenir avec toi au sujet d'une promotion. Il me semble que cela serait amplement mérité. "

Jean Eudes prit congé alors que le Baron de Rochechinard mettait de côté son travail afin d'aller rejoindre sa très chère amie.

La majestueuse licorne Nombre de messages : 9 Date d'inscription : 29/09/2008

Salut poli à Jean-Eudes.

Aliénor regarda ensuite l'homme s'éloigner, ne détachant même pas son regard du sergent d'armes lorsque l'intendant arriva auprès d'elle.

Jean-Eudes... Elle l'aimait bien. Et compatissait surtout. Seul survivant de la terrible chevauchée qui aurait dû, normalement, ramener La Pieuse et Le Preux parmi les leurs. Mais le "Très-Haut" (?) en avait décidé autrement...

Ce fût Jean-Eudes qui leur fit le récit des évènements : la quête de feu Carnil, l'incursion pour délivrer sa mère, les raisons de ce sordides enlèvements, le retour... Tout. Il leur avait raconté tout ce qu'il savait. Du moins, c'est ce qu'il disait.

Et pourtant Aliénor en était sûre : cet homme cachait quelque chose... Elle était d'ailleurs perdue dans ses pensées, cherchant à percer le mystère quand la voix de l'intendant retentit à son oreille.

- Si Sa Grandeur veut bien me suivre...

- Hmmm ? répondit distraitement la petite licorne sans même daigner tourner la tête vers le pauvre homme.

- Euh... Le salon, ma Demoiselle... Je dois vous mener au salon où mon maître vous recevra...

Jean-Eudes avait disparu au détour d'une porte. Le regard d'azur se reporta sur l'escorte domestique. Un sourire éclaira le visage de la jeune fille.

- Je vous suis, mon brave.

Aliénor frissonna puis se mit en route. Elle ne serait pas mécontente de retrouver la chaleur d'un bon feu.

Impétrant chevalier Nombre de messages : 8 Date d'inscription : 10/11/2007

Un bon feu, nul doute qu'Aliénor pourrait s'y réchauffer à proximité, installée bien à son aise. C'est parfois dans des moments comme celui qui devrait suivre, que l'on se rend compte que les instants simples de la vie sont les plus précieux. Je vous assure, c'est parfois avec peu d'ingrédients, qui plus est parmi les plus simples, que l'on fait les meilleures recettes. C'est facile, mais à la fois on ne peut pas s'empêcher de penser que cette vie est complexe. N'est-il pas? Enfin trêve de bavardages, il serait mal venu que ces quelques mots, aient un effet soporifique. Là n'est pas le but je vous l'assure.

Je laisse la place aux personnages, qui doivent s'impatienter de se retrouver, assurément. Oui j'entends bien, ma compagnie vous est agréable, mais on ne peut pas les faire patienter d'avantage. Non vraiment, ils risqueraient de s'insurger et je vous assure, vous n'avez en aucun cas envie que cela se produise. Non suivez moi plutôt, observons les près de ce bon feu dont je vous parlais. Je vous en prie, après vous, c'est par ici. Mais de grâce, soyons discret, ou bien vous subirez leur courroux et je serai à coup sur contraint de vous abandonner.